Alain Jouzel et l’US Châteaugiron Football. Un tandem indissociable qui remonte au début des années 1980, peu après l’ouverture du premier magasin Unico, rue Saint Nicolas. Ainsi, depuis bientôt quarante ans, les équipes premières de l’USC ont foulé les stades de la région sous les couleurs Unico avant d’endosser celles de Super U et d’Hyper U. Après une pause de sept ans, suite à la cession de son hyper des Grands Chênes, Alain Jouzel, le sponsor historique, revient dans le jeu sous les couleurs d’Univer, son nouveau centre commercial. En offrant un but amovible : celui de la victoire.

« J’ai toujours misé sur le foot à Châteaugiron. C’était un excellent partenariat. Le club me l’a toujours bien rendu. Le foot c’est une véritable toile d’araignée avec beaucoup de monde derrière. Quand j’investissais à l’USC, je avais que les familles viendraient chez moi
dans mes magasins successifs », indique d’emblée Alain Jouzel qui mettait le paquet en
apportant des aides conséquentes. « Je dépassais toujours le budget conseillé par le groupe Système U. Mon comptable me le rappelait régulièrement ! ». Avec des liens
qui se tissent au fil des saisons « J’ai toujours eu de très bonnes relations avec les dirigeants du club d’Yvon Allain à Paul Hervé qui étaient vraiment en prise directe avec ce partenariat ».

Mais l’histoire n’a jamais dit son dernier mot avec deux interlocuteurs qui reprennent le match. Président de l’USC Foot de 2001 à 2011, Paul Hervé revient dans le bureau
comme membre actif « Me voilà de retour pour donner un coup de main au club parce que mes petits-enfants sont devenus joueurs à leur tour et je veux faire bénéficier l’USC Foot de mon expérience de joueur et de dirigeant ».

Univer : une aide de 5 000 €

De là, à recontacter le sponsor historique de l’USC Foot, il n’y avait qu’un pas « Avec Alain,
j’ai toujours eu un rapport privilégié. On a joué ensemble à la JSN de Nouvoitou. Il sait
que je suis capable de justifier derrière car les négociations ne sont jamais simples. Il veut
toujours savoir où va son argent. C’est son premier retour vers nous depuis 2012 »,
confie Paul qui précise que le patron actuel d’Univer a toujours financé des équipements au club.
Cette fois encore, Alain Jouzel n’a pas hésité à mettre la main au portefeuille en apportant
une aide financière de 5 000 € en 2020. Avec déjà un investissement concret, inclus dans ce total, à savoir l’achat d’un but amovible pour s’ajouter à un premier modèle déjà en place. Pas une petite cage de la taille de celle qu’on voit dans les salles de sport. Non, ici, il s’agit d’un véritable but de stade pour du foot à onze, un équipement métallique très lourd qui se déplace sur des roulettes. Le tout avec les normes de sécurité pour éviter un
basculement vers l’avant notamment. Coût de l’investissement : 2 500 €. Ce dispositif amovible servira à toutes les catégories de joueurs. Placés en milieu de terrain, ces buts permettent de réduire la surface d’évolution. Excellent pour les entraînements techniques avec un maximum de joueurs sur l’espace.
On multiplie ainsi le nombre de terrains sur l’aire synthétique. « Cette initiative d’Univer
constitue une très bonne intégration dans le club et ouvre les portes pour plus de

partenariat », confie Jean Calvarin, le président de l’USC Foot, rejoint par Paul Hervé. « Je remercie Alain pour son aide et sa fidélité au foot avec un attachement au sport
en général ».

USC Football : 658 licenciés

Inutile de dire que cette aide est très appréciée dans un club qui continue de grandir. « Nous comptons aujourd’hui 658  licenciés au total et à ce titre nous occupons la quatrième place, côté effectifs, parmi les clubs bretons », indique Nicolas Wacogne, éducateur sportif permanent au club, qui précise que l’USC Foot compte désormais 150 féminines dans ses rangs. Une progression régulière « Nous étions 367 en 2009, 366 en 2011, 421 en 2013 et 550 en 2017 », poursuit Nicolas qui donne une explication à cette montée « Nous avons davantage de filles dans les équipes, le niveau global des jeunes s’améliore et bien entendu il y a l’augmentation de la population locale ».
Et les résultats sont à la hauteur de ces chiffres. L’équipe fanion opère en R2, une division équivalente à la DSR, quand Châteaugiron connut son heure de gloire en  attant Mamers, en mai 1969 ! Comme un match, l’histoire se rejoue parfois. Cette fois les derbys homériques ne se disputent plus contre Janzé ou La Bouëxière, voire Domloup plus tard. Les duels se sont déplacés vers Noyal et Cesson, également en R2. Pour faire simple, l’USC totalise, en 2019, trois équipes seniors sans oublier les équipes de Jeunes, de loisirs, soit 35 équipes au total.

Un millier de personnes sur le stade, le week-end
Le foot c’est beaucoup de monde à Châteaugiron « Sur un week-end, on considère qu’environ mille personnes transitent par le stade entre les joueurs, les parents et les accompagnateurs », précise Jean Calvarin. Paul Hervé : « Sans le foot, où iraient les jeunes ? » Un chiffre qui inspire Paul Hervé sur l’utilité sociale du club « Si le foot arrêtait, où  iraient les jeunes ? Un jeune qui est sur un stade, c’est un jeune qui n’est pas dans la rue avec tout ce qui peut en découler. Ici au club, les formateurs et les responsables sont attachés aux valeurs du club et de la vie. Chez nous, il est impératif de dire bonjour ! ». Affirmation vérifiée. Pendant l’interview, un jeune entre dans le local et vient de suite serrer la main des adultes présents.

La mayonnaise du foot a bien pris à Châteaugiron à l’image d’autres associations sportives qui commencent à refuser du monde. « Comment ferons-nous quand nous arriverons à 700 licenciés ? », poursuit Paul Hervé, évoquant le budget du club en 2019 « Avec 150 000 € par an, c’est dur de boucler ».

Un appel aux élus et… aux candidats de mars 2020 !

Les frais sont nombreux avec la prise en charge des salaires des éducateurs, le budget
d’arbitrage autour de 1 000 € par mois, les frais de déplacement. Et les rentrées en face ?
Les licences entre 70 et 140 € par joueur par an, représentent la moitié des recettes. « On
boucle avec les sponsors, la subvention communale et celle de l’interco, les soirées
de fête et le tournoi », poursuit Jean Calvarin « On ne dépense jamais un euro
inutilement ». Dans un budget aussi serré, inutile de dire que le chèque d’Univer tombe ici à pic ! En sport comme partout, l’argent est, on le sait, le nerf de la guerre. Côté ballon rond, à Châteaugiron, les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Une chose est certaine : la population va continuer d’augmenter avec de nombreux jeunes qui vont affluer. A l’USC Football, on en est très conscient. Paul Hervé propose des états généraux du sport à Châteaugiron et entend même intégrer le sujet dans le débat des municipales ! (Lire ci-dessous). Aux derniers Etats généraux, en 1789, la suite a été très compliquée. Mais cette fois, il n’y a pas de Bastille à prendre à Châteaugiron. Seulement un château, en mars prochain. Avec peut-être un match autour du ballon rond …

Jean Calvarin, président de l’USC Foot depuis 2013

Jean Calvarin est président de l’USC Foot depuis 2013 quand il a pris la suite de Michel
Rannou. Ancien footballeur dans les années 1962-1963 quand il évoluait à Avranches, il a
gardé depuis la passion du ballon rond. Quand il arrive à Châteaugiron, en 2009, il se dirige
tout naturellement vers le football qui lui tend les bras.
Jean devient ainsi éducateur pour occuper ses temps de loisirs de jeune retraité. C’est
ainsi qu’au gré des circonstances, il se retrouve président de la grosse machine du
foot. Une occupation à temps plein partagé avec sa femme également dans le bureau.
Du bénévolat à 100 % Être membre de l’USC Foot, c’est du bénévolat à 100 %, avec un engagement personnel très fort. Son commentaire sur les jeunes dont il a la charge « Les parents ont des exigences de plus en plus fortes en terme d’encadrement, d’où notre besoin de trouver des éducateurs et des bénévoles motivés. ».
L’ambiance générale avec les parents est plutôt conviviale et ils répondent généralement favorablement à nos sollicitations. Jean Calvarin a également été sensibilisé par la démarche Sport-Santé lancée par le Pays de Châteaugiron Communauté « Il faut bouger
de plus en plus pour éviter notamment des problèmes de santé. Nous allons ainsi
participer à plusieurs initiatives dans ce sens ». Le président évoque aussi l’initiative du
Groupement d’Employeurs lancée par l’interco. Objectif : recruter et regrouper les éducateurs en CDI à temps complet.

Paul Hervé, à gauche, et Jean Calvarin

Paul Hervé : « Il faudrait lancer les états généraux du sport à Châteaugiron »

Né en haut de la rue de La Madeleine, fils de Charles Hervé, cordonnier et footballeur à
l’Espérance, dès 1934, Paul Hervé est un Castelgironnais pure souche. Et bien entendu
quand le père a chaussé les crampons, le fils prend la relève, plus tard, en jouant comme
avant-centre à l’USC Foot et même à Nouvoitou, avec Alain Jouzel, avant de devenir
président du club. C’est donc un fin connaisseur du ballon rond et de Châteaugiron qu’il a vu évoluer au fil des décennies. Avec des choix qu’il conteste clairement « Il y a eu depuis 1970 un déséquilibre de considération entre la culture et le sport, en terme  ’accompagnement. Je n’ai rien contre la culture, au contraire mais il faut aider les deux ».
L’ancien président de l’US Foot, pousse même un coup de gueule « On laisse la commune grandir et on laisse aussi les associations sportives se débrouiller sans se poser de questions ! Les équipements qui ont quarante ans sont vieillissants et ne sont plus d’actualité. Regardons Janzé et Pacé : ils ont de nouvelles structures. Noyal a tout rasé
pour faire du neuf ! ».

Secouer le cocotier à l’occasion des municipales

Le quidam de passage, observant le terrain synthétique et les équipements du stade pourrait penser que Châteaugiron est très bien équipé pour de longues années. Les besoins changent. Ceux des gens aussi « On a l’impression qu’on est là et qu’on doit ça, comme si on faisait partie d’un service municipal. On ressent une exigence. Nous sommes des bénévoles avant tout qui ne
sont pas là pour remplacer l’école et les parents », poursuit Paul qui a bien l’intention
d’interroger les candidats à l’occasion des prochaines municipales.

« Revoir le mode de calcul des subventions »

Paul Hervé souhaite d’ailleurs que tout soit remis à plat, au niveau de la politique sportive
communale « Que va devenir le sport à l’avenir à Châteaugiron ? Il faut revoir le
mode de calcul des subventions toutes sections de l’USC confondues. Il faudrait que
toutes les associations locales soient reçues par la Mairie pour des états généraux du
sport. Et pourquoi pas un office des sports plus tard ? ». Les élus communautaires ont de
leur côté modifié les critères de subventions pour montrer leur volonté de soutenir la
dynamique sportive du territoire.

Nicolas Wacogne, éducateur « Je mets l’accent sur la tolérance et le travail »

Nicolas Wacogne est éducateur salarié, un poste financé pour une petite partie par le
Pays de Châteaugiron Communauté. Depuis son arrivée à Châteaugiron, en 2002, il est
bien occupé à manager toutes les équipes de jeunes et cela tous les jours de la semaine. Le foot ce n’est plus uniquement le mercredi et le samedi comme auparavant, c’est aussi
après les cours. Et ce n’est pas avec l’arrivée du lycée que la cadence va ralentir.
Pendant tous ces entrainements, Nicolas s’investit et observe les changements « Il faut
chercher de plus en plus des innovations. On a moins le droit à l’erreur qu’avant. Les
parents sont de plus en plus exigeants ». Internet est passé par là avec son zapping et  l’évolution de la société fait le reste. L’éducateur reste les pieds sur terre « J’enseigne toujours deux valeurs, à savoir la tolérance et le travail ». Le foot reste la bonne école de la vie en société et rien ne s’acquiert sans effort… même en 2019 !

« Un manque d’éducateurs »

Présent du lundi au samedi pour encadrer tous les jeunes, Nicolas pointe une carence
dans l’encadrement au quotidien « On souffre du manque d’éducateurs. On doit être un des
rares clubs de cette taille à fonctionner ainsi. ompte tenu du nombre, il faudrait plus de
salariés permanents ». L’USC Foot compte  désormais neuf éducateurs et six animateurs,
tous bénévoles avec seulement deux salariés. Notons par ailleurs que le foot en salle est
une activité qui progresse au club avec de très bons résultats comme le confirme Nicolas qui aimerait disposer de davantage de créneaux horaires, en halle de sports « Nous sommes, en jeunes, l’un des clubs les plus titrés de Bretagne, ces dernières années. Aussi à ce titre, c’est dommage de ne pas avoir accès à une salle en guise de « récompense » »

L’US Châteaugiron football :35 équipes au total

Avec 658 licenciés, les équipes se sont multipliées à l’USC Football.
On compte en effet trois équipes seniors en championnat avec l’équipe fanion en R2, la B
en D1 et la C en D3.
Chez les filles, on relève une équipe en D1F, une l’école de foot, les U 11F, U13F, U15F,
U17F et U 18F soit 10 équipes.
A l’école de foot des garçons, on peut enregistrer les catégories suivantes : 6-7-8-9 ans, U11, U13, U14, U15, U16, U17 et U 19 soit 18 équipes. Rien qu’en U11, U13 et U14 on compte 13 équipes, ce qui illustre l’implication du club auprès des scolaires.
Il reste les deux équipes vétérans, les loisirs Filles et Garçons, ce qui nous conduit à 35
équipes. Comme on l’a dit plus haut : le foot c’est beaucoup de monde à Châteaugiron !

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